Le spectacle « Mon assistant Caramel » ou le règne du clown.
Comme je le décris dans un précédent article ici, « Mon assistant Caramel » fut la rencontre de deux personnages et joué à l’occasion d’anniversaires enfants le plus souvent (public à partir de 5 ans). Une magicienne essayant vaillamment de tenir son propre rôle et celui d’un clown complètement déjanté.
Magicienne interprétée par Pascaline, vêtu d’une robe bleue, de deux couettes. Elle tente ses tours de magie devant les enfants… Assisté d’un compagnon de fortune, mauvais magicien, clown à la retraite n’ayant jamais travaillé, pathétique et fou, prêt à commettre l’impensable, l’irréparable et surtout à réitérer.
Pour lui tout est prétexte à rire surtout les moments sérieux !
« Au début les tours se succédaient et Caramel devait juste apporter les accessoires en faisant la grimace »
Cependant les choses ne se sont pas passées comme prévu. De nombreux gags ont vu le jour grâce aux ‘temps morts’ du rôle du clown. En effet celui-ci en était réduit à trouver un endroit pour siester entre deux tours…
Fatigué mais créatif! C’est justement lors de ces moments que les idées germes, fusent quelques fois et nous partîmes dans l’improvisation totale durant quelques secondes…
Et vous savez quoi? Ils ont ri.
Surpris et heureux à la fois, je décidai sans le consentement de Pascaline, et à son plus grands désarrois de creuser le personnage du « clown saboteur ». Une des premières idées fut effectivement d’essayer de voler la vedette à notre magicienne en utilisant la moquerie, le sarcasme ou la sottise…
Le problème est que le spectacle dure 1h15 avec ces moments d’improvisations qui deviennent partie intégrante du show. Une seule solution, enlever un tour de magie et comme par magie … il ne fait plus qu’une heure ! Miracle!
Cela m’amuse, je ris intérieurement, je jubile.
Le rôle me colle à la peau, moi qui n’ai jamais voulu être un clown me voila poursuivi par le virus, j’y prends goût.
Le costume vieillit mal, les chaussures sont moches, le matériel s’use et casse…
Hé bien ! Ce n’est pas joyeux! Après quelques semaines, nous fîmes des victimes.
Un fusil en plastique fusillé, des baguettes magiques mâchouillées, et un poste de radio cd… décédé ! Le bilan est lourd.
« Au début nous rachetions et puis un jour j’ai décidé que nous n’achèterions plus (pas + mais plus… pas plus comme la pluie hein? Plus, plus quoi….Plus du tout voilà…, nada,… niette popof,… walou,… nietche…ha celui-là me dis quelque chose aussi… ). »
Finalement, lancer la musique de début, fut un sketch à lui tout seul durant plusieurs minutes. Les zygomatiques étaient mis à rude épreuve. De même que le passage avec un fusil cassé, les pompons fichus… j’avais trouvé dans le recyclage de ces objets une façon amusante de m’en servir et d’en faire des complices de premier choix.
Et vous savez quoi? Ils ont ri.
Le problème est que le spectacle dure 1h15 avec ces ajouts…. et devinez.? Un tour en moins, Pascaline retrouve le sourire car, si il est bien un péché mortel ici bas, c’est bien celui de dépasser l’heure.
Le rôle du clown deviens consistant, intéressant.
Le spectacle dure 1h, 10 tours le composent encore, c’est sympa.
Quelque temps plus tard le rôle est assimilé et l’esprit de Caramel s’empare de mon corps. J’y prends goût plus que de raison et ici commence ma libération. Toutes ces bêtises que j’aurais voulu faire en classe à l’école, tous ces fous rires qui sont d’autant plus intenses qu’ils sont interdits ! Je découvre le pouvoir incommensurable du nez rouge messieurs dames, un exutoire, une partie de moi-même resté enfant.
Je savoure l’instant que je joue devant un public juvénile qui en demande toujours plus. Cette fois c’est décidé mon cerveau fou s’attaquera à une partie du spectacle, la sémantique et le langage non verbal. Tout y passe, les répliques, les soupires… tout. Jeux de mots, quiproquos, rimes, intonations, comiques de situations… et de répétitions.
Et vous savez quoi? Ils ont ri.
Mon esprit est libre, le rôle est sur mesure.
A cette époque le spectacle dure 1h15… oui je sais… censure, nous enlevons un tour… Mais je recommence ! 1h15 ! censure, nous enlevons un tour. A ce stade il reste encore 7 tours.
Je fais quoi? Vous n’avez toujours pas compris?! Les idées me viennent naturellement, je ne pense plus au spectacle je le vit. Je ne deviens pas Caramel je le suis. Pascaline raconte même cette anecdote à mon sujet :
« Vous croyez que c’est son rôle? Hahaha… il est toujours comme ça ! c’est même pénible ! »
Quelques mois plus tard, une personne souhaite des renseignements et demande la durée du spectacle alors que nous sommes en voiture, Pascaline pilote (oui le choix du verbe conduire n’est pas adapté ici… sans commentaires !) mais je n’ose pas. Tan pis je mens, « il fait une heure monsieur ». Suivra un regard dans ma direction puis la censure, un tour en moins….bla, bla, bla…
A la fin il n’en restera plus qu’un…. mais lequel?
S’il faut choisir je vote pour moi! Hein? Ha quel tour? pardon… Je dois vous faire une confidence. A la fin de tout ce processus, il ne restait plus que 2 ou 3 tours de magie dans le spectacle et vous savez quoi? Oue oue je sais ….1h15, censure etc….
Nous arrivâmes au bout du chemin. Soit je continue mes c.. enfin vous voyez, ou soit….
En fait à cette époque je n’eus pas le choix. Un beau jour Pascaline prit une belle couleur tomate, je vis une lueur de rage, d’agacement, de solitude même, au fond de ses yeux, et j’ai même pu apercevoir une mitraillette …si si.
Je capitule. Oui messieurs dames le spectacle fera 1h, zéro minutes, zéro secondes. Ni plus ni moins.
Et vous savez quoi? Hé bien oui…Ils ont ri.
Voilà pour moi une expérience que je suis loin d’oublier. Nous sommes parti de rien. Nous avions eu l’envie, les enfants nous encourageais et nous y avons cru. 7 ans m’ssieurs dames. Nous partîmes jouer dans tous les foyers. Chez de modestes personnes, quelques fois au château, quelques fois au resto, entre Metz, Nancy et le Luxembourg. Nous avons élu domicile au bord d’un étang, à l’intérieur d’une abbaye, en maison de retraite (où tout le long du spectacle j’ai eu droit à tous les noms d’oiseaux, même de très vieux volatiles, de la part d’une vieille dame démente), en hôpital, dans une maison spécialisé, en prison plusieurs fois, sur un bateau, au bistrot du village, chez Hilton, sur une piste atterrissage,… la liste est trop longue.
Je peux vous dire une chose, je suis riche. Infiniment riche. Riche de toutes ces expériences, de ces moments vécus, de ces sourires partagés et de ces rires spontanés.
Même si je dois admettre que certains zigotos n’étaient pas tendre avec nous, je n’en garde qu’un souvenir inoubliable.
Je vais vous dire quelque chose : « Ce spectacle n’a jamais été écrit. Il est le fruit de plusieurs années de travail, de jeux, de répétitions, d’improvisation et nous n’en avons jamais gardé de trace écrite. Aujourd’hui si nous devrions le jouer ce serai un problème !!! »
7 ans c’est bon !
La fin des aventures de Caramel et Pascaline est arrivé fin 2013. Émergera le spectacle Abracadabra, un spectacle en lumière, se jouant dans le noir avec un magicien et ses assistants d’un jour, les enfants.
Cette fois le décor sera planté et occupera une partie de votre salon. La gestion des lumières et du son se fera par ordinateur et le spectacle sera magique. Sans colombes, sans animaux, juste avec les mains du magicien. Du close-up en fait, magie de proximité, détourné en spectacle interactif, toujours autour des villes de Metz, Nancy, Luxembourg.
Un truc me chiffonne… Pourquoi ne pas créer un spectacle pour le 3/5 ans? Caramel pourra y refaire une apparition…à l’heure où j’écris cet article (10/02/2015 à 18h24 et la schnouff au nez) j’y pense… à suivre très prochainement.
Bonne lecture et à bientôt,
Aurélien
Vous pouvez utiliser le formulaire de contact ci-dessous en n’oubliant pas d’indiquer votre numéro de téléphone, afin de nous contacter.
A très bientôt !