CONFESSION D’UN MAGICIEN FOU : ACTE 6

Les confessions sont de courtes histoires sorties de mon imagination ! Je les invente dés que l'envie s'en fait sentir et espère vous distraire avec ! Bonne lecture !

« Ernest ? »

Confession d'un magicien fou Enest
Photo de classe... mais ou est Ernest ?

" Mon journal, je dois te faire part de mon aventure lorsque je fis mes commissions cette semaine.

C'est aux aurores que l'envie m'a prit, plus précisément, vers 14h. J'étais encore allongé comme à l’accoutumé à cette heure-là sur le plumard, regardant inquiet cette tapisserie affreusement affreuse qui me fait face et me terrifie un peu plus chaque jour, et qui recouvre tous les murs ainsi que le plafond de ma piaule ainsi que ma porte.

Il faut dire que le motif de ce dernier surprend pour le moins et pique un peu les yeux : des têtes de phacochères bleues électriques avec des couettes et un flot rose sur la tête, le tout pimenté d'une fleur de tournesol dans le bec. Quand ces bestioles te regardent tout droit dans les mirettes, ça fout les jetons.

Après m’être parfaitement dressé le poil qui me reste sur le caillou, parfumé le coco, et poudré le derrière je partis fissa direction la supérette pour faire quelques emplettes. C'est chemin faisant que je tombasse nez à nez avec un copain d'enfance Ernest. Comment l'oublier ! Il n'avait pas changé d'un pouce surtout en taille. 150cm les bras levés, idem pour son tour de taille, un chouillat moins pour la longueur de ses cheveux.

Petit il avait de grandes ambitions quand à son devenir, et dans l'ordre de ses préférences, il aimait à se voir soit, dompteur de chèvres sur le Causse Mejean, marchand de sextoys, cycliste ou punk à chien. C’était sans compter sur les aléas de la vie ainsi qu'un horrible accident qui le défigura à 13 ans. Le malheureux vivait chez ses parents dans un château près de Metz et comme tu le sais mon cher journal, les premiers locataires de ces grands espaces sont les araignées.

 

Confession d'un magicien fou Maison d'Ernest
La maison d'Ernest

C'est après avoir vidé 5 bombes d’insecticide dans sa chambre que le drame arriva et précisément lorsqu'il décida d'allumer une ultime cibiche.

 

Hé bien tu le crois ou pas, mais ça à fait boum. Le toit de sa chaumière se souleva de plusieurs centimètres avant de retomber dans un grand fracas et lorsque les pompiers arrivèrent, voulant lui mettre le masque à oxygène, ils constatèrent avec stupéfaction qu'il n'avait plus d'oreilles, plus de sourcils, plus de nez, subsistait encore quelques poils grillés entortillés et fumants, juchés sur le haut du crane (réduisant à néant et en une demie seconde ses 13 dernières années d'effort capillaire) et qu'en lieu et place d'une bouche se trouvait maintenant un tout petit orifice qui lui valu bien des moqueries, dont je ne ferais pas étalage ici, laissant le soin au lecteur d'imaginer la chose.

 

Faut-il faire mention qu'il était nu lorsque tout ceci arriva et qu'à la place de ses attributs figurait maintenant une rachitique merguez toute noire qui sécha et tomba dans les jours qui suivirent son admission à l’hôpital.

Sculpture poisson by Ernest
Sculpture poisson by Ernest

Je n'avais plus eu de nouvelles depuis cette affaire.

Il m'expliqua en marmonnant qu'il était devenu artiste et que sa spécialité était de sculpter des maquereaux de toutes les formes, de toutes les couleurs et sur tous les supports.

Il m'expliqua egalement que ses clients étaient pour la plupart des pêcheurs à la retraite, des marins, des fêlés avec un pet au casque ou les deux. Il m'expliqua que cette révélation pour ce curieux métier et ce poisson lui était venu lorsqu'il manquât de se noyer en nettoyant son aquarium.

 

Il s’était penché pour retirer la vase du fond et l'instant d’après il bascula, se retrouva la tête sous l'eau, les guibolles à la verticale. Ce dernier gesticulant à tout rompre se retrouva en plus mauvaise posture encore en se retrouvant accroché au lustre de la salle à manger par les pieds, la tête toujours sous l'eau. La dernière image qu'il se souvint fût celle d'un maquereau en plastique qui décorait le fond de son récif artificiel. Et pour cause, sa femme qui avait entendue des bruits bizarres depuis la cuisine où elle préparait la tambouille avait tentée de le secourir et aggrava par la même la situation.

 

Arrivant dans le salon les lunettes pleines de buée elle tourna l’interrupteur de la lumière qui ne s'alluma pas. Cependant un arc électrique partit de la prise, remontât la gaine électrique, n’éclaira pas le lustre et alla directement dans l'aquarium en prenant le chemin le plus rapide à savoir traverser le corps de son pauvre mari, l'électrocutant au passage et scellant définitivement l'image de ce poisson dans sa mémoire.

Suppositoires, mes préferés !
Suppositoires, mes préferés !

Nous discutâmes deux bonnes heures autours d'un café qu'il bu difficilement, à la paille.

Je trouvais soudain que la vie m'avait plutôt épargné moi qui me plains souvent du temps, de la vie…

L’après midi suivant son court, je rentrais à la maison avec les denrées et une boite de suppositoires. Je m'installais sur mon lit pour faire une petite sieste les yeux rivés sur mon papier peint et repensant à l'histoire de mon ami, me demandant quelle aventure de la vie, si sordide soit elle, avait du vivre le pauvre bougre qui dessina ces phacochères avec une fleur entre les dents. "

Les confessions ?

Au départ ce sont des acecdotes de ma vie de magicien que j'ai rangées dans un coin de ma mémoire. Ces souvenirs que je souhaite vous faire partager, passent par mon imagination pour donner ces histoires abracadabrantesques, qui je l'espère, vous plairont !
Aurélien Martin