CONFESSION D’UN MAGICIEN FOU : ACTE 7
"Au feu !"
"Mon journal, il faut que je te raconte ce que j'ai vu de mes yeux vu ! J’étais confortablement installé dans mon canapé et je m'interrogeais sur les équipements de ma maison en matière de protection incendie, puisque juste au-dessus de la porte devant moi se trouve un détecteur de fumée. Tu te dis que je dois bien me faire chier dans la vie pour penser ce genre de choses ?! Ce n'est pas faux !
J'ai donc entrepris d'enfumer légèrement la pièce afin de tester ledit détecteur. Ni une ni deux j'ai chargé le poêle à bois, avec un combustible de premier choix pour l'occasion, à savoir, des morceaux de pneu, le tout arrosé d'un bon litre d'huile de vidange qui traînait dans le garage, j’ai craqué une allumette. Bon au début c'est dur à prendre mais en y ajoutant une lichette de tord-boyaux cela s'est mis à fumer. C’était hallucinant ! Cette belle fumée noire est allée directement chatouiller le détecteur... qui n'a pas moufté !
Éberlué, je me suis donc grillé un énorme cigare juste en dessous et toujours aucune réaction, pas même un petit couinement. Alors je l'ai fait, j'ai appuyé sur le bouton au milieu. Là une lumière rouge s'est mise à clignoter et une voix avec un fort accent asiatique est sortie du petit haut parleur me demandant ce que je foutais et pourquoi j'avais sonné.
Surpris qu'il n'y ait pas eu de sirène en lieu et place du son de sa voix, je décidais d'engager la conversation avec ce parfait inconnu en lui demandant de quelle région il était... C'est alors qu'il m’informa qu'il vivait au plus près de moi, à savoir dans mon salon et précisément dans le boîtier lui-même ! Ça faisait 10 ans que je l'avais accroché au-dessus de mon mur et qu'il attendait là que quelqu'un vienne appuyer sur le bouton et qu'auparavant il logeait dans une lanterne et que, dans son domaine d'activité, il y avait une pénurie de travail.
Le brave type me confia qu'il avait passé sa vie à exhausser les vœux des gens les plus farfelus qui soient et qu'il était au bout du rouleau depuis qu'il avait donné les clés de l’Élisée à un certain Hollande.
Il me confia que comme il n’était pas en forme je n'aurais droit qu'à un seul et unique vœu au lieu des trois habituels. Sachant que la nuit porte conseil je décidai de remettre cette conversation au lendemain afin de mûrir mon idée.
C'est en plein milieu de la nuit, vers 3 heures du matin affichés à ma toquante, que je fus réveillé par ma prostate, le derrière sur ma cuvette froide, les mirettes vissées sur mes pantoufles en coco rose, je sus ce que je voulais, à savoir une belle moustache.
Tu rigoles hein ? Depuis que j'ai eu un choc il y a quelques années en apprenant que ma tablette de chocolat préférée, « merveilles du monde », n’allait plus être commercialisée et que, par conséquent je n'allais donc pas pouvoir finir ma collection de carte des « z'animaux » commencée il y a 85 ans plus tôt, ce fut le choc. Un événement si soudain et si violent que je perdis entièrement et instantanément les poils sous l’aisselle droite, dans la narine gauche, dans l'oreille droite et pire encore la totalité de ma pilosité sub-labiale dont j'étais si fier.
Je descendis prestement les escaliers quatre à quatre et me précipita vers le bouton geste déjà opéré la veille. Cette fois-ci il y eu un énorme nuage de fumée noire qui sortit de l'appareil et j'entendis la petite voix sortir de l'autre côté du salon. La voix venait du poêle à bois. En ouvrant la trappe il me dit qu'il préférait son nouveau gîte car 'il y faisait plus chaud. Il y avait plus d'espace. Il me rajouta que si je voulais avoir chaud dorénavant je devrait me contenter d'un pull over et qu'il ne voulait plus être dérangé pour les 1000 ans à venir. Quel toupet !! Je lui rappelais sèchement qu'il m'avait promis un vœu et qu'il serait bien qu'il honore son engagement en me dotant d'une belle et majestueuse moustache. Il bougonna, marmonna un truc qui commence par abra je ne sais quoi et la porte de l’âtre se claqua aussi sec.
C'est quelques minutes plus tard que je sentis quelque chose me chatouiller sous le nez. Je courus à la salle de bain et, découvrant mon minois dans le miroir, je constatai avec effroi qu'il m'avait enfumé avec sa formule magique. Je
n'avais qu'une moitié de moustache. Un truc ridicule, rectangulaire, tout noir , de 2 cm sur 2 pile sous le nez.
Maintenant avec ma raie sur le côté, mon berger allemand et ma cravache, ça va encore jaser dans le village…."
Les confessions ?
Au départ ce sont des acecdotes de ma vie de magicien que j'ai rangées dans un coin de ma mémoire. Ces souvenirs que je souhaite vous faire partager, passent par mon imagination pour donner ces histoires abracadabrantesques, qui je l'espère, vous plairont !Aurélien Martin