Je veux devenir magicien et ce sera sur Metz ! 22 ans de doute mais ça y est !
Le grand jour est arrivé je sais qui je veux être professionnellement. Lorsque l’on vous demande de choisir une orientation au collège, j’étais surpris de constater que nombre de mes camarades de classes avaient un avis bien précis sur leur future carrière et pour certains depuis très longtemps. J’en étais même venu à consulter un bouquin avec les métiers répertoriés par liste alphabétique dans l’espoir qu’un mot puisse éclairer mon chemin. Ce fut au contraire comme les autoroutes en France à notre époque…tout noir.
C’est un soir, en été 2001, lors d’un repas, que le miracle se produisit. Un monsieur, Thionvillois, talentueux fut un euphémisme, avec une certaine bonhomie, doté d’humour et d’esprit qui s’invita à notre tablé. Jérémy de son prénom. C’était un magicien et ce fut pour moi la révélation, la fameuse lumière, le chemin… enfin, escarpé le chemin.
Je m’appel Aurélien et plus grand je serai magicien (à 22 ans on ne grandit plus, on vieillit !)
« Au début il n’y avait rien. Mon métier me prenait du temps, beaucoup de temps…trop de temps ! Mais l’envie de devenir magicien était forte et rien n’aurait pu affaiblir ma détermination »
Evidemment rien de bien ne se fait qu’à loisir et je compris bien vite le sens de cette citation.
Il me fallut trouver un professeur. Un professeur de magie!? Il y avait une boutique de farces et attrape à Metz tenu par deux farceurs, qui allaient devenir deux amis. C’est dans ce lieu que je fis la connaissance de mon futur professeur Yannick Chrétiens.
Enchaînons les cours, le travail qui ne me laisse que peu de temps, les répétitions, de longues heures à se regarder dans son miroir. Ha oui les magiciens usent les miroirs afin de parfaire la technique…. c’est peut-être à ce moment que certains commencent à se trouver beau, charismatique, chamanique, mégalomane, …
« Je n’aimais pas me « montrer » devant les gens ! Moi je suis magicien monsieur! et je garde mes secrets pour moi seul. D’ailleurs je ne fais de tour de magie qu’à moi-même. »
“Oui il fallait se rendre à l’évidence, un magicien a son public. Aïe….Moi qui rêvais d’un anonymat ou je pourrai quand même gagner ma vie…”
Les années passent, je ne compte plus les jeux de cartes usés et ne les collectionne plus. Mes voisins se demandent si je n’ai pas un problème avec mon cochon, si ma tirelire a un trou me demande-t-on ! Vous êtes perdu? La magie des pièces demande elle aussi beaucoup de travail. Toujours perdu? Hé bien depuis Newton c’est le bazar. Lorsque l’on rate un tour la pièce tombe…
je vous fais la pièce qui tombe (version parquet c’est mieux pour les nerfs):
« – CLING…..Cling, cling, cling…. cling,cling » elle tape contre la plainte « PAF… » roule loin… « roui…roui…roui…roui…roui » et se loge sous la gazinière « Re PAf Gling…. »
silence
» GRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII…..CRIIIIIIII…CROIIIIIIUUUUUOOIII…. » la gazinière sur le carrelage…
Un magicien utilise un tapis on me l’avait dit. Pff… un tapis cela ne sert à rien. Demandez voir au voisin si cela ne sert pas un tapis. Ce fut radical je fis le choix d’une grosse moquette.
5 années s’envolent, je développe mon personnage car un magicien est avant tout un acteur qui joue le rôle d’un magicien. Je reste moi-même et décide d’accentuer mon exubérance et cultive l’autodérision. Je choisis mes tours, ils seront visuels, rapides, interactifs et surtout incroyablement dépourvu de technique afin d’avoir une belle gestuelle…
A cette époque je travaille dans la fonction publique, loin des projecteurs.
Je découvre que l’on dispose de plus de temps libre dans ce milieu la, mais qu’il y a toujours autant d’imbéciles et d’incompétences dans la hiérarchie. Un jeudi la nouvelle tombe… je dois retourner faire jou-jou dans un congélateur à -25 degrés, mon ancien poste.
« Allo? oui bonjour c’est pour faire suite à votre courrier de changement d’affectation… heu.. je vais décliner l’offre je vous remercie quand même ! ». Malheureusement on ne refuse pas une invitation d’un supérieur…
Je pars donc de la mairie c’est décidé. Quand ? Hé bien maintenant. Démission.
L’assistante sociale : comment perdre son temps.
Il me reste la magie heureusement et l’assistante sociale (oui puisque je n’ai pas droit au chômage, j’ai le droit d’aller voir cette dame pour éventuellement touché un RMI) et quand elle me pose la question sur mon projet professionnel, son visage s’illumine, elle est enthousiasmée, heureuse, elle saute de joie, sort du bureau telle une hystérique pour prévenir ses collègues, arrache ses vêtements, ses poils, (berk !), me débloque des fonds pour me lancer…
Lol! La vérité est ailleurs… et lorsque je lui dis « je veux être magicien madame »…
A ce moment le silence, ses yeux ne clignent plus. A-t-elle fait un AVC ? Je comprends que je suis un illuminé, que je n’aurais aucun soutien, même pas moral. Même certains artistes me déconseillent de m’engager dans cette voie…c’est dire !
Pascaline et la magie. Un spectacle drôle prends vie, je touche du bout des doigts le métier de magicien.
De toute façon je n’ai que faire des recommandations de personnes qui n’ont jamais créer quoique ce soit ainsi que du chemin officiel. L’objectif est défini je doit réussir.
A ce moment-là mon amie Pascaline a un petit quelque chose qu’elle propose pour animer certains anniversaires. Et pourquoi ne pas jouer un spectacle à deux? C’est comme cela qu’arrivèrent les aventures de Caramel.
Un type habillé en clown qui ne pense qu’à dormir, faire cuire un lapin en peluche et mettre le bazar sur le petit spectacle de Pascaline une heure durant.
“Et bien messieurs dames ce fut un succès. Les enfants voulaient revoir le spectacle l’année suivante. « On vous veut encore cette année, les enfants ont adoré ». Hé bien mince alors…”
Et c’est comme cela que j’ai visité des centaines de salles de bain durant 7 ans. Un clown magicien se maquille m’sieur dame et durant 20 minutes. Les enfants sont en retard ? Bon, on attends 20 minutes de plus habillé, maquillé et allongé dans la baignoire vide (c’est la baignoire ou les toilettes). Si je change de métier ce sera décorateur de salle de bain…
Et la magie alors? De temps un temps un contrat. Ils sont rares en fait. La meilleure publicité est le bouche-à-oreille cependant c’est aussi la plus longue et il n’y a que depuis peu que je commence à être demandé.
J’ignorais que pour être magicien il fallait maîtriser le HTML, Photoshop, Dreamweaver, parler anglais, être surtout bien vu par d’autres magiciens (certains excellent dans cette discipline , le fayotage)
Nous faisons le choix de rester entier et indépendant, nos amis sont rares, les vrais.
Et en 2015 ? Le nouveaux spectacle « abracadabra » est né. Magicien c’est aussi écrire ses propres textes, jouer la comédie, donner de l’énergie.
Aujourd’hui Opaline ce sont des spectacles anniversaires enfant, du close-up (magie de proximité) pour adultes, des grimages, des décorations en ballons, de la sculpture de ballons et nous attendons encore d’autres talents qui viendront constituer notre grande famille. Une famille d’artistes indépendants ayant chacun son univers.
Et puis c’est aussi donner du plaisir en m’investissant lorsque je joue un spectacle ! La bonne humeur est contagieuse !
La route est encore longue et je me lance dans l’aventure d’écrire et de mettre à jour ce blog dans le but de vous faire part de l’actualité artistique chez nous.
A bientôt et au plaisir de vous lire,
Magicalement,
Aurélien
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A très bientôt !